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du 17 octobre au 17 décembre

Possibilité d’une île, Ear Drum & Mercator

Exposition de Dominique Peysson et LLND

Entrée libre.
Visite commentée pour les groupes sur rendez-vous au 01 48 61 09 85.

POSSIBILITÉ D’UNE ÎLE
Possibilité d’une île est une œuvre-fiction… La mise en scène d’un retournement de la réalité, comme un gant. Lorsqu’on regarde de près une goutte d’eau, l’image est inversée : le ciel est en bas, le sol en haut. Un tout petit monde, prisonnier de la goutte, qui est à l’envers. Possibilité d’une île est inversé de la même manière. Une goutte d’eau est posée de manière improbable sur le sable, tranquille. Elle n’est pas absorbée par les grains comme elle devrait l’être si tout était dans le cours normal des choses. Elle repose, fragile mais déterminée, refusant l’impératif des lois physiques de ce monde. Le monde à l’envers : le sable la refuse (peut-être), ou bien elle est plus forte que son pouvoir d’attraction, on ne sait pas. Elle reste, présente, oubliant même de s’évaporer dans sa volonté d’être là, avec insistance. Toute petite, à peine plus grosse qu’un grain du sable qui la porte, mais si petite justement, seule, par rapport au vaste nombre des grains qui la portent, qu’on ne voit qu’elle. Et c’est peut-être parce qu’elle est là que l’on peut imaginer la possibilité d’une île. C’est parce qu’elle repose sur ce sable sans y disparaître pour n’être plus que, par un processus d’inversion, il nous devient possible d’imaginer le sable porté par l’eau sans y sombrer. Si l’eau est repoussée par le sable, inversement le sable est repoussé par l’eau. Il devient possible d’imaginer que chaque grains de sable, prenant acte de cette démonstration de puissance, de cette force intérieur de la petite goutte, pourra refuser l’eau, et se maintenir en sa surface. Et c’est à partir de chacun de ces grains de résistance, refusant chacun l’attraction de l’eau, que l’île pourra se poser sur les flots. Une île à fleur de peau, fragile, mais déterminée. L’île n’existe pas : elle est l’image inversée de cette petite goutte que nous pouvons y voir, si on la regarde de près, tout près, comme dans une boule de cristal, pour y voir une prolongation du monde.

Le sable absorbe fortement l’eau : dès qu’une goutte est déposé sur le sable, elle disparaît ; Ce sont les forces capillaires qui attirent l’eau dans une relation à toute petite échelle. Dans ce travail, le sable a été transformé : il a été rendu fortement hydrophobe. Il repousse l’eau et l’eau le repousse. Les lois habituelles de la physique sont donc transformées, et nous passons dans un autre monde. Quels seront alors les nouveaux comportements des éléments mis en relation dans ce monde ? Quels autres mondes pourront alors être possibles ? Ne pouvons-nous pas agir sur le monde nous aussi, en refusant de nous laisser engloutir par les forces de l’habitude, de la pensée unique ? Inventer d’autres lois, plutôt que ce suivre les voies préétablies ? Et créer notre île, notre petit monde, fragile mais déterminé ?

DOMINIQUE PEYSSON
Dominique Peysson est artiste plasticienne, après avoir été chercheure en science des matériaux. Elle propose des installations, vidéos et performances mettant en jeu des matériaux « responsifs », pour une interactivité avec le public ou l’environnement qui ne passe pas par l’informatique mais par la matière elle-même. Titulaire de deux thèses, une en physique et l’autre en art contemporain, elle encadre également des travaux de recherche d’étudiants du programme art-science Reflective Interaction (EnsadLab) à l’Ecole Nationale Supérieure des Art Décoratifs. Elle y développe des projets en lien avec des laboratoires de physique, chimie et biologie.

Une proposition dans le cadre de sa résidence artistique Première impression.

MERCATOR
Gravure sur plexiglass inspirée des cartographies du XVIe siècle, Mercator fait partie de la série Kimaps. Ce travail sur la mémoire et sa transcription visuelle est une interrogation sur la relativité des informations contenues dans une image fixe extraite de son contexte mobile.

EAR DRUM
De son côté, Ear Drum est une installation où des objets du quotidien bougent sur un speaker émettant des sons inaudibles. Filmés par caméra, ces objets composent alors sous nos yeux des visuels géométriques mouvants.

LLND
LLND est un duo d’artistes pluridisciplinaires qui se synchronisent par le son et l’image. L‘interaction, la mobilité sont essentielles dans le fonctionnement de leurs œuvres, qui émettent, reçoivent et redistribuent de l’énergie. Révéler la résonance artistique de chacun, au travers d’expériences sensorielles, est au cœur de leur processus créatif.

EN COMPLÉMENT
Visites-ateliers scolaires du 11 octobre au 16 décembre de 9 h 15 à 11 h 15
Projet de création de Dominique Peysson de janvier à décembre