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du 5 janvier au 10 mars
vernissage le 11 janvier à partir de 18 h

Première Impression

exposition de Dominique Peysson

Entrée libre.
Visite commentée pour les groupes sur rendez-vous au 01 48 61 09 85.

Première Impression est un corpus de plusieurs œuvres produites par Dominique Peysson dans le cadre de sa résidence artistique au sein de l’Espace Jean-Roger Caussimon, en collaboration avec le Lieu Multiple de Poitiers. Conçue comme une expérience de recherche, la résidence a permis de produire différents travaux. Aboutissements en soi, ils restent cependant des points de départ vers de nouvelles recherches. L’exposition de ce corps d’œuvres se fera ainsi en plusieurs temps, afin de mettre le focus sur les grandes lignes de forces qui ont guidé le travail d’élaboration des œuvres.

Ce corpus d’œuvres s’entend à déjouer les représentations souvent erronées ou faussées que nous nous faisons de la molécule d’ADN. Porteuse d’une force symbolique gigantesque puisque garante de notre identité propre tout autant que de l’évolution de tout être vivant, l’idée que nous nous faisons de l’ADN n’en reste pas moins piégée dans une représentation imaginaire préfabriquée, par les scientifiques eux-mêmes ou par les médias. Bien sûr, la complexité de son fonctionnement rend toute volonté d’en saisir les clés particulièrement ardue, mais plutôt que de simplifier à outrance et figer les choses dans une image surfaite (une double hélice en lévitation dans un non-espace), il peut être plus intéressant de générer de multiplies formes esthétiques et opératoires pour nous la représenter.

ADN EN PLASTIQUES
ADN en plastiques nous donne à voir le résultat d’un long travail de mise au point. Partant du principe que l’ADN est une molécule immensément longue, appartenant de ce fait à ce que l’on a l’habitude d’appeler « matière plastique », l’artiste a pris le parti de désacraliser l’ADN pour la considérer comme étant ce qu’elle est selon cette dernière définition : du plastique. L’axe permettant de considérer cette molécule change alors du tout au tout : est-il possible de manipuler de l’ADN à notre échelle de taille ? Quelle est sa consistance ? Quelle est la proportion en poids d’ADN dans notre corps ? Bref, si l’on quitte la sphère du symbolique, que reste-t-il de cette molécule en hélice ?

PREMIÈRE IMPRESSION
Première Impression aborde la notion maintenant reconnue comme fausse de l’ADN porteuse du plan formel de notre morphologie. En réalité, c’est la rencontre d’informations de croissance avec l’environnement où s’effectue celle-ci qui va guider graduellement la prise de forme. L’artiste s’inscrit ici en faux sur cette notion de forme idéelle se matérialisant dans la matière. Première Impression réintroduit dans le processus de l’impression 3D, conçue originellement pour matérialiser une forme idéelle à partir d’une matière amorphe qui se doit de se faire oublier, la part du sensible et la perte du contrôle. C’est l’émotion du spectateur, recueillie par un capteur, qui va interférer avec la génération du fichier de morphologie, pour imprimer toute une série de visages-émotion.

L’ÉVOLUTION EST DYSLEXIQUE
L’artiste s’interroge ici sur la notion de dyslexie, trop souvent considérée comme une faiblesse. Les mutations, qui sont à l’origine de notre évolution et de notre capacité à nous adapter à notre environnement. Ne sont-elles pas des erreurs de lecture des séquences A, T, G, et C de notre ADN ? La mutation n’est-elle pas une sorte de dyslexie de notre système de reproduction, une dyslexie salvatrice ?

L’ADN DES OBJETS
L’ADN des objets est un travail sur l’ADN vu comme un code. Quel pourrait être alors l’ADN des objets ? Quelles informations pourrions nous y mettre, comment pouvons nous lire ce code ? Comment, après-coup, retourner cette modalité de représentation sur notre propre code génétique ?

Une proposition dans le cadre de sa résidence artistique Première impression.

DOMINIQUE PEYSSON
Dominique Peysson est artiste plasticienne, après avoir été chercheure en science des matériaux. Elle propose des installations, vidéos et performances mettant en jeu des matériaux « responsifs », pour une interactivité avec le public ou l’environnement qui ne passe pas par l’informatique mais par la matière elle-même. Titulaire de deux thèses, une en physique et l’autre en art contemporain, elle encadre également des travaux de recherche d’étudiants du programme art-science Reflective Interaction (EnsadLab) à l’Ecole Nationale Supérieure des Art Décoratifs. Elle y développe des projets en lien avec des laboratoires de physique, chimie et biologie.

EN COMPLÉMENT
Projet de création de Dominique Peysson de janvier à décembre
Visites-ateliers scolaires du 13 janvier au 10 mars de 9 h 30 à 11 h 30
Rencontre-débat en compagnie de Dominique Peysson, artiste en résidence samedi 7 janvier à 10 h 30